Pierre Swiggers, KU Leuven, pierre.swiggers@kuleuven.be

Joe Larochette et Eugenio Coseriu : connexions autour de la sémantique et des catégories grammaticales

Joe Larochette and Eugenio Coseriu: connections around semantics and grammatical categories

Résumé

L’édition de trois lettres envoyées par le romaniste belge Joe Larochette (1914-2005) à Eugenio Coseriu (1921-2002) est introduite par un aperçu de la carrière de J. Larochette qui, en linguiste général, s’est occupé aussi de langues africaines, et par une contextualisation des contacts scientifiques entre E. Coseriu et J. Larochette. Ce dernier a été profondément marqué par les idées d’E. Coseriu: sa conception de la synchronie, de la diachronie et de l’histoire, ses vues à propos des catégories grammaticales et sa distinction entre ‘signification’ et ‘dénotation’. S’inspirant de la sémantique d’E. Coseriu, J. Larochette a élaboré une théorie sémantique élargie vers une linguistique du texte. Quant au contexte spécifique des trois lettres éditées ici, elles se rattachent à l’organisation d’un colloque, dont une section serait consacrée au problème de l’aspect et de ‘l’aspectualité’ (l’aspect grammatical et lexical).

Mots-clés

Aspect et aspectualité, catégories grammaticales, linguistique du texte, signification et dénotation, théorie sémantique, Eugenio Coseriu, Joe Larochette.

Abstract

The edition of three letters sent by the Belgian Romance scholar Joe Larochette (1914-2005) to Eugenio Coseriu (1921-2002) is preceded by an overview of the career of J. Larochette who, from a general linguistic point of view, also studied African languages, and by a contextualization of the scholarly contacts between E. Coseriu and J. Larochette. The latter was deeply influenced by E. Coseriu’s conception of synchrony, diachrony and history, by his views on grammatical categories, and by his distinction between ‘signification’ and ‘denotation’. Following the lead of E. Coseriu’s semantics, J. Larochette elaborated a theory of semantics extended towards the domain of text linguistics. The specific context of the three letters edited

Pierre Swiggers: Joe Larochette et Eugenio Coseriu : connexions autour de la sémantique et des catégories grammaticales - 176-

here was the planning of a colloquium of which one section was to be devoted to the problem of aspect and ‘aspectuality’ (grammatical and lexical aspect).

Keywords

Aspect and aspectuality, grammatical categories, meaning and denotation, semantic theory, text linguistics, Eugenio Coseriu, Joe Larochette.

1. Introduction

Cette contribution fournit l’édition de trois lettres1 envoyées à Eugenio Coseriu par le romaniste Joe Larochette (1914-2005), professeur aux universités d’Anvers et de Louvain. Les deux linguistes se sont connus dans les années soixante. Dans la présente contribution, nous présenterons d’abord quelques données concernant la carrière de Joe Larochette2, qui a élaboré une théorie sémantique s’inspirant des conceptions du maître de Tubingue3, et nous esquisserons le contexte et l’arrière-fond, personnel et scientifique, de la correspondance éditée ici.

2. Joe Larochette : de la philologie romane à la linguistique romane, en passant par

les langues africaines

Joe Larochette naquit à Gand en 1914. Après de brillantes humanités, il entama des études universitaires en philologie romane4. Il obtint le diplôme de docteur en philosophie et lettres en 1936 et, doté de deux bourses de voyage, poursuivit ses études de linguistique romane et générale à Paris, où il fut l’élève de Georges Millardet (1876-1953), Joseph Vendryes (1875- 1960), Pierre Fouché (1891-1967), Mario Roques (1875-1961) et Gustave Guillaume (1883- 1960)5. Après la Seconde Guerre Mondiale, pendant laquelle il passa trois mois de captivité à

Pierre Swiggers: Joe Larochette et Eugenio Coseriu : connexions autour de la sémantique et des catégories grammaticales - 177 -

Colditz, il commença à s’intéresser aux langues de l’Afrique noire. En 1948 il fut nommé chargé de cours à l’Institut universitaire des Territoires d’Outremer à Anvers, où il a enseigné la linguistique bantoue et «négro-africaine» (désignation officielle alors en usage). En 1956, il fut envoyé en mission scientifique au Congo belge pour y collecter des matériaux sur le mangbetu, le zandé et d’autres langues soudanaises 6. En 1957, Joe Larochette fut attaché à l’Institut supérieur de Commerce d’Anvers, où il fut chargé d’un cours de linguistique générale. Après la transformation de cet Institut en Institut supérieur d’économie théorique et appliquée, incorporant un Institut d’interprètes et traducteurs, Joe Larochette continua son enseignement de linguistique générale dans le nouvel établissement. Au moment de la création du Centre universitaire d’Anvers (RUCA), Larochette se vit attribuer la charge de linguistique générale et de linguistique française à la Faculté d’économie appliquée7. À partir de 1969, il enseigna aussi, comme professeur extraordinaire, à la Faculté de Philosophie et Lettres de l’université néerlandophone de Louvain (KU Leuven) : sa charge à Louvain comprenait la linguistique française et la grammaire comparée des langues romanes. Le soussigné a suivi cet enseignement (les deux cours de questions de linguistique française et de grammaire comparée des langues romanes). Le premier cours comportait une introduction substantielle aux théories de la signification et à la linguistique du texte, dans laquelle les conceptions de Coseriu tenaient une place importante8. Le second cours9 s’ouvrait par une introduction dans laquelle les idées de Coseriu à propos de synchronie, diachronie et histoire, et à propos de la distinction entre

Pierre Swiggers: Joe Larochette et Eugenio Coseriu : connexions autour de la sémantique et des catégories grammaticales - 178 -

système, norme et ‘parler’ (habla)10 étaient exposées en détail, à partir des publications-clés de Coseriu11. Dans la suite du cours, d’autres travaux (et éditions de cours magistraux) de Coseriu recevaient une place : son exposé sur la géographie linguistique12, ses vues sur le « latin vulgaire»13, son analyse du futur dans les langues romanes14, ses vues sur l’évolution de l’espagnol15, sa critique de la glottochronologie16, et ses propositions pour une sémantique diachronique structurale17.

Cette brève description des deux cours aura permis de constater que Joe Larochette se définissait en premier lieu comme « linguiste général »18. Dans son cours de grammaire comparée des langues romanes, il commençait par aborder le problème central, celui du changement linguistique (el cambio lingüístico)19, en l’approchant d’un triple point de vue : celui de la linguistique historique, celui de la géographie linguistique et celui de la grammaire comparée (et reconstruction linguistique). Cette partie théorique était introduite par un exposé sur la triple visée du langage / des langues : la visée « potentielle » (δύναμις), la visée

Pierre Swiggers: Joe Larochette et Eugenio Coseriu : connexions autour de la sémantique et des catégories grammaticales - 179 -

« opérationnelle » (ἐνεργεία), la visée «résultative» (ἔργον). Dans son cours de linguistique française, il commençait par un exposé de sa théorie sémantique (appliquée au lexique et au texte), suivi par une discussion de la problématique des catégories grammaticales20.

3. L’intérêt de Joe Larochette pour la théorie sémantique

S’il a signé de nombreux travaux de grammaire et de linguistique descriptive21, l’attention de Joe Larochette se portait davantage vers l’étude de la signification. À partir des années 1965, Joe Larochette s’est consacré à l’élaboration d’une théorie de la signification22, qui plongeait ses racines dans la psychosystématique de Gustave Guillaume, mais qui incorporait aussi les apports de la sémantique compositionnelle de Bernard Pottier (°1924) et de Pierre Guiraud (1912-1983), et de la linguistique fonctionnelle d’Eugenio Coseriu, comportant la distinction cruciale entre signification et dénotation23. À travers l’enseignement de Coseriu, Joe Larochette a intégré la notion d’innere Form de Wilhelm von Humboldt (1767-1835) et les concepts de konstruktive innere Form et figürliche innere Form d’Anton Marty (1847-1914) ; appliquant la théorie de Marty à l’analyse sémantique de mots composés et de synthèmes, Larochette parvint

Pierre Swiggers: Joe Larochette et Eugenio Coseriu : connexions autour de la sémantique et des catégories grammaticales - 180 -

à préciser les composantes de la forme intérieure du contenu (en «iconèmes», à préciser les composantes de la forme intérieure du contenu (en «iconèmes», «icogrammèmes», «icoclassèmes» et icovirtuèmes»)24. Au centre de la théorie sémantique de Larochette se trouve l’idée que la langue sert à représenter (darstellen) la réalité (= la réalité telle qu’elle est pensée par le locuteur)25. Sa théorie sémantique accorde par conséquent un rôle important à notre expérience et à notre conception de la réalité. Ce savoir (ou savoir supposé) de la réalité explique :

(a) la possibilité d’utiliser du langage figuré (il s’agit d’un transfert, par contiguïté ou similarité, de propriétés entre des classes de réalités: par ex. lieu → activité qui y est xercée; activité → personne(s) exerçant l’activité);

(b) l’admissibilité ou l’inadmissibilité (sémantico-référentielle) de séquences construites (une couleur monotone; *une couleur rauque);

(c) la saisie de l’aspect interne ou lexical (Aktionsart) du procès exprimé par le verbe: si nous comprenons que il est aimé représente un procès présent et que il est cassé représenté le résultat présent d’un procès passé (le verre est cassé ← quelqu’un / quelque chose a cassé le verre), c’est parce que nous savons que AIMER est un procès continu, tandis que CASSER est un procès non continu qui mène à un terme, au-delà duquel il ne peut que se répéter (c’est-à-dire, seul le procès entier peut être répété).

Joe Larochette a étendu sa théorie sémantique au-delà des unités lexicales. Au niveau de la phrase, il faut distinguer les états de choses qui sont représentés par les signifiés et ceux qui peuvent être induits de la connaissance ou de la reconnaissance des traits textuels, particularités des textes qui relèvent des différentes grandeurs impliquées par le fait que le texte26 est le produit d’un acte de parole (= acte communicatif)27. Ces grandeurs sont : (1) le locuteur, (2) l’allocutaire, (3) le lieu et le moment, (4) la langue fonctionnelle utilisée, (5) le mode de

Pierre Swiggers: Joe Larochette et Eugenio Coseriu : connexions autour de la sémantique et des catégories grammaticales - 181 -

représentation, (6) l’intention du locuteur (et sa motivation), (7) l’attitude affective du locuteur, (8) l’attitude à l’égard de la valeur de vérité, (9) la réalité représentée et ses relations avec l’expérience socio-culturelle.

Ce sont les traits textuels qui permettent d’établir une typologie des textes. Une distinction importante ici est celle entre idioscopie (le locuteur présente son propre point de vue) et hétéroscopie (il représente, en entier ou de manière partielle, le point de vue d’une autre personne). La flexibilité locutoire comporte en outre la possibilité de parler d’univers appartenant au passé ou au futur, la possibilité de modifier son intention, celle de changer de langue fonctionnelle, etc.

L’interprétation du texte, tout en partant du signifié et des traits proprement textuels, exploite le contexte et tout ce qui est connu des relations d’interdépendance, en particulier les relations de conjonction, disjonction, inclusion, exclusion, implication, présupposition, etc.

4. Les lettres de Joe Larochette à Eugenio Coseriu

Représentant de la Belgique, depuis 1971, au sein du Comité international permanent de linguistes, Joe Larochette a participé à de nombreux congrès internationaux, tels les congrès internationaux des linguistes28 et ceux du Study Group on Asian and African languages. C’est peut-être au premier Colloque international de linguistique appliquée à Nancy29, en 1965, qu’il a fait, pour la première fois (?), la rencontre personnelle30 d’Eugenio Coseriu, une rencontre qui fut à l’origine d’une amitié durable. Les deux linguistes se sont rencontrés à plusieurs reprises, lors de congrès de sémantique et de linguistique générale en Italie et en Allemagne (Sulden / Solda 1970, Sarrebruck 1972, Trèves 1978), lors du dixième Congrès international des

Pierre Swiggers: Joe Larochette et Eugenio Coseriu : connexions autour de la sémantique et des catégories grammaticales - 182 -

linguistes à Bologne, où Coseriu fit une conférence plénière très remarquée31, ainsi qu’à

l’occasion de passages de Coseriu en Belgique32. Au début des années soixante-dix, Coseriu invita Larochette à publier un certain nombre de ses articles dans un volume de la collection «Internationale Bibliothek für allgemeine Linguistik», dirigée par Coseriu, chez Fink. L’idée initiale était de republier (entre autres) deux articles à propos des aspects verbaux en espagnol ancien et moderne33, mais Larochette préféra rédiger un ouvrage entièrement original, comprenant un exposé de sa théorie sémantique, suivi de trois études portant sur les formes pronominales et espagnol et français modernes, sur les formes pronominales en espagnol ancien, et sur la diathèse verbale34. Ce premier volume, intitulé Le langage et la réalité I, a été suivi, en 1980, par un second, qui contient deux parties: un nouvel exposé de sémantique générale, avec une importante extension vers l’étude du texte (et du contexte), et une deuxième partie, très substantielle, fournissant une étude innovatrice du système des temps de l’indicatif en français35. Comme on l’a relevé ci-dessus, l’œuvre de Coseriu – tout particulièrement sa théorie sémantique, ses vues sur les catégories grammaticales et ses conceptions en linguistique

Pierre Swiggers: Joe Larochette et Eugenio Coseriu : connexions autour de la sémantique et des catégories grammaticales - 183 -

diachronique – ont laissé leur empreinte sur l’approche linguistique de Larochette, qui a élaboré une théorie de la signification et du sens communicatif. Les idées-clés développées par Coseriu dans sa conférence au Colloque de Nancy ont profondément marqué la pensée de Larochette: (i) la distinction entre langage primaire et métalangage, (ii) la notion de «technique du discours», (iii) la distinction entre rapports de signification et rapports de désignation, (iv) le concept de «norme»36.

C’est en tant que co-organisateur d’un colloque de linguistique théorique et appliquée37, qui a eu lieu en avril 1968 au Centre universitaire d’Anvers, que Joe Larochette eut l’idée de faire inviter Coseriu comme conférencier plénier. Les lettres publiées ici, adressées à son «cher collègue» (lettre 1) et «cher ami» (lettres 2 et 3) témoignent non seulement du respect amical du linguiste belge pour le maître de Tubingue, mais aussi, et surtout, de l’importance que Larochette accordait à inclure dans le programme38 une communication de Coseriu sur les problèmes d’aspectualité (englobant les Aspekte et les Aktionsarten)39. Il ne reste pas de trace imprimée de l’exposé40 de Coseriu, ce qu’il faut regretter, car Coseriu, qui s’était déjà intéressé

Pierre Swiggers: Joe Larochette et Eugenio Coseriu : connexions autour de la sémantique et des catégories grammaticales - 184 -

aux problèmes d’aspect dans les années soixante41, a consacré à la question une contribution fondamentale42, issue de son intervention au colloque de Metz de 1978, colloque auquel Joe Larochette a participé également43. Dans cette première lettre d’invitation, Larochette se sert du vouvoiement; dès la seconde lettre, qui fait suite à l’envoi d’une carte de vœux de la part de Coseriu, il passe au tutoiement (et à un ton plus familier).

La seconde lettre évoque aussi une «promesse» de la part de Coseriu de contribuer par un article à la revue Linguistica Antverpiensia, dont Larochette était un des éditeurs scientifiques.44 Cette promesse s’est finalement concrétisée en 1990, quand Coseriu a publié dans la revue son article «Science de la traduction et grammaire contrastive»45.

Dans la troisième lettre, écrite à la main, Larochette – passant à un registre plus «empathique46» – sollicite le texte, «en avant-première», de la conférence que Coseriu avait accepté de prononcer.

Édition des lettres

[1]47


Le 9-12-67


Cher collègue,


Pierre Swiggers: Joe Larochette et Eugenio Coseriu : connexions autour de la sémantique et des catégories grammaticales - 185 -

Le Centre Universitaire d’Anvers48 organise un colloque sur certains problèmes de linguistique générale et appliquée, qui doit avoir lieu les 22, 23 et 24 avril 1968. Dans la section de linguistique générale, le thème traité sera le suivant: la relation entre ce que les linguistes allemands appellent «Aspekte» («aspects») et «Aktionsarten» («ordres de procès»), et en particulier la compatibilité ou l’incompatibilité entre certaines représentations49 qui appartiennent au système verbal et la nature du procès désigné50 par le verbe. C’est un problème de linguistique générale, mais qui peut être éclairé par des exemples pris dans n’importe quelle langue.

Il me serait personnellement très agréable que vous acceptiez d’exposer vos vues sur ce sujet. Dès à présent, je puis vous dire que le voyage et le séjour vous seront payés, et qu’une rémunération est prévue pour les communications. Il est prévu51 que celles-ci auront une durée moyenne d’une heure, et seront suivies d’une discussion.

En espérant vous revoir à Anvers à cette occasion, je vous prie, cher collègue, d’agréer mes meilleurs sentiments.

JLarochette


P.S. Si le sujet52 et la date vous conviennent, une invitation «officielle»53 vous sera adressée.

[2]54

Le 6 janvier 1968


Cher ami,


Merci pour ta carte de vœux; à mon tour je te souhaite, à toi et à tous ceux qui te sont chers, une année heureuse et pleine de satisfactions.

Pierre Swiggers: Joe Larochette et Eugenio Coseriu : connexions autour de la sémantique et des catégories grammaticales - 186 -

Je suis particulièrement heureux que tu aies accepté notre invitation à participer au colloque que nous organisons : c’est un gage de réussite. Il y a cependant encore autre chose qui me ferait un sensible plaisir, c’est que tu t’acquittes de ta promesse de fournir à la revue «Linguistica Antverpiensia» un article, que je voudrais substantiel. Cela peut être une étude assez longue, dans n’importe quelle langue (j’aimerais cependant que ce soit en allemand …).

Elle serait publiée vite55, sur très beau papier (voir le Ier56 numéro), avec toute la publicité souhaitable et 50 tirés à part pour l’auteur. Ce n’est pas tentant, cela57?

J’aimerais savoir si cela te sera possible.

Avec mes meilleures amitiés,


JLarochette

[3]58


Le 2-2-68


Cher ami,


Les organisateurs du colloque de Linguistique d’Anvers sont un peu inquiets. Sur la foi de la carte que tu m’as adressée, ils te considèrent comme un des «dons» du colloque, et cependant tu n’as pas répondu, paraît-il, à l’invitation «officielle» qui t’a été adressée par mon collègue J. de Cort59.

Je sais que tu n’aimes pas beaucoup d’écrire, mais tu ferais tellement plaisir et tu rassurerais tout le monde, si tu leur envoyais un mot de confirmation. Pourrons-nous avoir le texte de ta communication vers le 15 mars pour le faire circuler ?

Merci à l’avance, et tout au plaisir de te revoir !


JLarochette

Pierre Swiggers: Joe Larochette et Eugenio Coseriu : connexions autour de la sémantique et des catégories grammaticales - 187 -


1 Les trois lettres sont conservées à la «Eugenio Coseriu Archiv» (Universität Tübingen et Universität Zürich). Je tiens à remercier Dr. Cristina Bleorţu et M. le Prof. Dr. Johannes Kabatek d’avoir mis à ma disposition des copies de ces lettres en vue de leur édition.

2 Pour plus d’informations biographiques et bibliographiques, voir P. Swiggers (1992) : Joe Larochette: Notice biographique et bibliographique, suivie de l’exposé «Vers une sémantique du texte», Louvain.

3 Dans le texte expositif, nous utiliserons la forme française de toponymes allemands: Tubingue, Sarrebruck, Trèves, etc. Dans les signalements bibliographiques de publications, nous utiliserons la forme allemande.

4 Il s’est d’abord intéressé à la littérature espagnole; cf. sa première publication De Spaansche letterkunde sinds 1914, Brussel, 1937.

5 La «réception» des idées de Guillaume chez Larochette était critique et pondérée. Cf. J. Larochette (1974) : Le langage et la réalité I, München, p. 7: «Bien que je considère toujours comme un rare privilège d’avoir été pendant deux ans l’élève de Gustave Guillaume à l’École des Hautes Études à Paris et d’avoir participé à l’étincelant jeu d’idées auquel il se livrait avec ses auditeurs, j’ai pris mes distances à l’égard de la théorie guillaumienne». Voir aussi ibid., p. 37-43, pour des éléments de critique. Un concept guillaumien que Joe Larochette considérait comme très fécond, par contre, est celui d’«incidence» (dans son application aux rapports entre signifiés).

6 J. Larochette (1958) : Grammaire des langues mangbetu et medje, suivie d’un manuel de conversation et d’un lexique, Tervuren; voir aussi: Conversation en Diluba – Kikongo – Kinyarwanda – Lomongo – Lingala – Zande, Anvers, 1961. Dans le domaine de la linguistique africaniste, Joe Larochette a publié plusieurs travaux de nature linguistique et ethnologique: «Problèmes culturels et problèmes linguistiques», Zaïre 4 (1950), 123-165; «La racine du type CV dans les langues soudanaises», Zaïre 4 (1950), 583-612; «Racines et radicaux dans les langues bantoues», Kongo-Overzee 17 (1951), 9-31; «Le problème des langues dans l’enseignement aux indigènes du Congo belge», Problèmes d’Afrique centrale 5 (1952), 73-78; «La détermination du nom dans les langues soudanaises du Congo belge», Kongo-Overzee 22 (1956), 106-128; «Les langues du groupe Moru-Mangbetu», Kongo-Overzee 24 (1958), 118-135; «À propos de la fonction et de l’origine possible des classes nominales dans les langues négro-africaines», Journal of African Languages 6 (1967), 224-230.

7 Cette charge comportait aussi l’enseignement de la langue française à des étudiants néerlandophones.

8 Dans ce cours, Larochette faisait aussi une place à l’analyse critique de la grammaire transformationnelle, rejoignant sur plus d’un point les observations critiques de Coseriu (1968): Einführung in die transformationelle Grammatik (cours du semestre d’été à Tubingue, 1968), éd. par G. Narr et R. Windisch, Tübingen (et réimpressions en 1970 et 1975); Leistung und Grenzen der transformationellen Grammatik (cours du semestre d’été à Tubingue, 1971), édité par G. Narr, Tübingen, 1975.

9 Dans lequel Larochette se plaisait à évoquer l’enseignement de Georges Millardet chez qui il avait suivi le cours de grammaire comparée des langues romanes à la Sorbonne.

10 Au triplet initial Coseriu a ajouté, dès le milieu des années 1960, un quatrième terme, celui de «type linguistique»; cf. E. Coseriu (1968) : «Sincronía, diacronía y tipología», dans XI Congreso Internacional de Lingüística y Filología Románicas, Madrid 1965, vol. I, Madrid, 269-281.

11 Plus particulièrement : Sincronía, diacronía e historia. El problema del cambio lingüístico, Montevideo, 1958 (publication en livre à partir de l’article publié dans Revista de la Facultad de Humanidades y Ciencias 15 (1957), 201-355) [cet ouvrage, un des textes majeurs dans l’œuvre de Coseriu, a été réimprimé en 1969 à Tubingue; il a connu une seconde édition révisée en 1973, à Madrid, chez Gredos et une troisième en 1978, également à Madrid; de plus, l’ouvrage a été traduit en de nombreuses langues européennes); Sistema, norma y habla, Montevideo, 1952 (publication en livre à partir de l’article publié dans Revista de la Facultad de Humanidades y Ciencias 9 (1952), 113-181) [en version italienne: Montevideo, 1952]. Tout comme Sincronía, diacronía e historia, cet ouvrage a été traduit dans diverses langues européennes.

12 La geografía lingüística, Montevideo, 1956 (publication à partir de l’article dans Revista de la Facultad de Humanidades y Ciencias 14 (1955), 29-69) ; l’ouvrage espagnol a été réédité en 1958 et en 1961. Traduction allemande par U. Petersen : Coseriu (1975), Die Sprachgeographie, Tübingen.

13 Joe Larochette avait eu accès au texte du cours magistral de Coseriu fait à Montevideo en 1954 : El llamado latín vulgar y las primeras diferenciaciones romances. Breve introducción a la lingüística románica.

14 Sobre el futuro romance», Revista brasileira de filologia 3/1 (1957), 1-18.

15 Joe Larochette avait connaissance du contenu des cours magistraux que Coseriu avait professés à Montevideo: Evolución de la lengua española (1952) et La Hispania romana y el latín hispánico. Breve introducción al estudio histórico del español (1953).

16 «Critique de la glottochronologie appliquée aux langues romanes», dans G. Straka (éd.) (1965) : Actes du Xe Congrès International de Linguistique et Philologie romanes, Strasbourg 1962, Paris, 87-95.

17 « Pour une sémantique diachronique structurale », Travaux de Linguistique et de Littérature 2/1 (1964), 139-186 (ce texte a eu de nombreuses rééditions et traductions).

18 Voir aussi ses comptes rendus de H. Lehmann (1976) : « Linguistische Modellbildung und Methodologie », dans Linguistica Antverpiensia 10 (1976), 174-176 et de B. Pottier (1977) : « Linguistique générale. Théorie et description», dans Linguistica Antverpiensia 11 (1977), 204-210.

19 Cf. le sous-titre de E. Coseriu, Sincronía, diacronía e historia [cf. note 11]. El problema del cambio lingüístico.

20 Cette partie comprenait une analyse critique, fraîchement rédigée (que J. Larochette n’a jamais publiée) de l’ouvrage d’E. Buyssens (1975) : Les catégories grammaticales du français, Bruxelles. Joe Larochette s’intéressait particulièrement à la définition (et délimitation) des « parties du discours » (cf. son article «Les deux oppositions verbo-nominales», voir infra, note 21), un problème auquel E. Coseriu a consacré quelques travaux importants (Logicismo y antilogicismo en la gramática, Montevideo, 1957; «Sobre las categorías verbales (‘partes de la oración’)», Revista de Lingüística aplicada [Concepción] 10 (1972), 7-25). Dans le syllabus non publié de son cours de linguistique française (1975-76), Larochette apporte une correction à un passage dans Coseriu (1967) : Teoría del lenguaje y lingüística general, Madrid, p. 256.

21 Voir par exemple: «Les aspects verbaux en espagnol ancien», Revue des Langues Romanes 68 (1939), 327-421; « Les aspects verbaux en espagnol moderne», Revue belge de Philologie et d’Histoire 23 (1944), 39-72; «Les deux oppositions verbo-nominales», Journal de Psychologie 43 (1950), 109-120; «Problèmes de grammaire transformationnelle», Linguistica Antverpiensia 3 (1969), 133-257; compte rendu de R. Martin (1971) : Temps et aspect, dans Linguistica Antverpiensia 5, 199-205; «La déixis temporelle en français», Cahiers de l’Institut de Linguistique de Louvain 5 (1977), 65-72; « La notion d’aspect: le point de vue d’un africaniste», dans J. David – R. Martin (éds) (1978) : La notion d’aspect, Paris, 31-39. Pour ses publications dans le domaine de la linguistique africaniste, voir supra, note 6.

22 Voir les travaux suivants : « La signification », Linguistica Antverpiensia 1 (1967), 127-169 ; « À propos du livre de Klaus Heger, Monem, Wort und Satz», Linguistica Antverpiensia 6 (1972), 155-179 ; « La représentation de la réalité », Folia Linguistica 5 (1973), 177-184; et surtout les deux volumes Le langage et la réalité, I et II, München, 1974 et 1980 (voir aussi notes 34 et 35). Signalons encore le compte rendu substantiel que J. Larochette a publié de l’ouvrage d’A. Nehring, Sprachzeichen und Sprechakte, dans Revue belge de Philologie et d’Histoire 43 (1965), 1038-1045.

23 C’est par rapport à la Sémantique structurale d’Algirdas J. Greimas (1966) que Larochette faisait remarquer, dans son enseignement oral, que Greimas confondait sous « sèmes » des éléments qui appartiennent au signifié avec des éléments qui relèvent de notre connaissance (ou de notre connaissance supposée) de la réalité.

24 Voir J. Larochette (1974) : Le langage et la réalité I, o.c. [note 22], p. 16-18. Le terme iconèmes est quelque peu malheureux (pourquoi pas: «icosèmes» ?); du reste, vu le plan de la «forme intérieure», il me semble préférable de parler de: endosèmes, endogrammèmes, endoclassèmes et endovirtuèmes.

25 Voir à ce propos l’exposé succinct dans J. Larochette : «La représentation de la réalité», a.c. [note 22].

26 L’intérêt que Joe Larochette avait pris à la linguistique du texte, à laquelle il a commencé à faire une place importante dès le début des années 1970, s’inscrit dans un courant de pensée en linguistique générale dont témoigne une suite de publications importantes, comme: W.-D. Stempel (éd.) (1971) : Beiträge zur Textlinguistik, München; E. Gülich – W. Raible (éds) (1972) : Textsorten. Differenzierungskriterien aus linguistischer Sicht, Frankfurt am Main; W. Dressler – S.J. Schmidt (éds) (1973) : Textlinguistik. Kommentierte Bibliographie, München (on trouve des interventions d’Eugenio Coseriu dans chacun de ces trois volumes); il s’agit de publications auxquelles Larochette renvoyait dans ses cours de linguistique française. Signalons que Coseriu consacrera plus tard un cours magistral à la linguistique du texte: Textlinguistik. Eine Einführung (éd. par J. Albrecht), Tübingen, 1980 (rééditions en 1981 et 1994; trad. italienne par D. Di Cesare: Linguistica del testo. Introduzione a una ermeneutica del senso, Roma, 1997).

27 Cf. J. Larochette (1985) : «La portée de la phrase, le ‘point de vue’ et la valeur de vérité», dans W. Bandhauer – R. Tanzmeister (éds), Romanistik integrativ. Festschrift für Wolfgang Pollak, Wien, 303-313.

28 Dixième congrès (Bucarest, 1967), onzième congrès (Bologne, 1972) et douzième congrès (Vienne, 1977). Larochette ne participa pas aux congrès de Tokyo (1982) et de Berlin (1987).

29 Coseriu y a présenté une conférence sur «Structure lexicale et enseignement du vocabulaire», dans Actes du premier Colloque International de Linguistique appliquée, Nancy, 1966, 175-252; ce texte a été repris dans le volume (publié sous les auspices du Conseil de l’Europe), Les théories linguistiques et leurs applications, Strasbourg, 1967, 9-51. Le texte a été réimprimé, à l’exception de la dernière section (sur les «trois structurations du lexique») dans E. Coseriu (2001) : L’homme et son langage, Louvain – Paris, sous un titre différent: «Vers l’étude des structures lexicales» (p. 215-252).

30 Les deux linguistes ont sans doute été en contact épistolaire avant 1965; de toute façon, Larochette semble avoir eu accès au texte de certains cours magistraux que Coseriu avait professés à Montevideo (cf. supra, notes 13 et 15). En 1967 Coseriu a fait, pendant quelques mois, des conférences à l’«Institut supérieur d’Interprètes et Traducteurs/Hoger Instituut voor Vertalers en Tolken» du Centre universitaire d’Anvers; cf. Linguistica Antverpiensia 2 (1968), 13.

31 E. Coseriu (1972) : «Les universaux linguistiques (et les autres)», dans Proceedings of the Eleventh International Congress of Linguists, vol. I, Bologna, 47-73 (ce texte, qui a été traduit en allemand, en italien, en anglais, en espagnol, en français et en japonais, a été utilisé aussi par Larochette dans son enseignement à Louvain).

32 Information qui m’a été fournie lors d’une de mes visites chez Monsieur et Madame Larochette, au début des années 1990 (à leur domicile, à Schaerbeek, rue des Pavots [= Papaverstraat] 47). Sans doute, les deux linguistes ont eu une correspondance plus étendue que celle que laissent supposer les trois lettres de Larochette qui ont été conservées. Je signale encore que déjà avant 1960 Coseriu était en contact avec des dialectologues (tout particulièrement Sever Pop) et des onomasticiens de l’Université de Louvain. La bibliothèque de linguistique de la Faculté de Lettres de la KU Leuven possède un exemplaire de la Geografía lingüística (cf. supra, note 12), avec une dédicace de l’auteur au toponymiste H. J. Van de Wijer, directeur de la revue Onoma.

33 Voir les deux premières publications mentionnées dans la note 21. Ces deux travaux sur l’aspect en ancien espagnol et en espagnol et français modernes doivent être lus à la lumière du débat suscité, dans les années 1930, par les travaux d’Erwin Koschmieder (1896-1977): «Studien zum Verbalaspekt (I, II)», Zeitschrift für vergleichende Sprachforschung auf dem Gebiete der indogermanischen Sprachen 55 (1927), 280-304 et 56 (1928), 78-105; et Zeitbezug und Sprache. Ein Beitrag zur Aspekt- und Tempusfrage, Leipzig - Berlin, 1929 (réédition Hamburg, 1971; traduction française par D. Samain: Les rapports temporels fondamentaux et leur expression linguistique, Villeneuve d’Ascq, 1996).

34 Voir J. Larochette (1974) : Le langage et la réalité I, München, les titres des parties étant, respectivement: «La représentation de la réalité»; «Les formes pronominales en français et en espagnol modernes»; «Les formes pronominales en espagnol ancien»; «Considérations finales sur les diathèses». Signalons quelques comptes rendus de cet ouvrage: U.L. Figge dans Romanistisches Jahrbuch 27 (1976), 179-186; F. François dans Foundations of Language 14 (1976), 433-434; X. Mignot dans Bulletin de la Société de Linguistique de Paris 71/2 (1976), 127-129; R. Martin dans Revue de Linguistique romane 41 (1977), 207-208; Th. Büttner et A. Tovar dans Zeitschrift für Dialektologie und Linguistik 46 (1979), 79-82.

35 J. Larochette (1980) : Le langage et la réalité II, München, respectivement: «Sémantique générale» (12-68) et «L’emploi des tiroirs de l’indicatif en français» (p. 69-303). Comptes rendus et articles de compte rendu: A. Dauses dans Zeitschrift für französische Sprache und Literatur 92 (1982), 284-287; Cl. Hagège dans Bulletin de la Société de Linguistique de Paris 77/2 (1982), 171-174; D. Justice dans Romance Philology 37 (1983), 530-531; P. Swiggers dans Studies in Language 8 (1985), 415-438; P. Wunderli dans Le français moderne 53 (1985), 90-95; D. Gaatone dans Mediterranean Language Review 2 (1986), 139-142.

36 Cf. J. Larochette (1980) : Le langage et la réalité II, o.c. [note 35], p. 10 et p. 11: «J’ai eu recours, chaque fois que cela me paraissait utile, à un codage symbolique destiné essentiellement à visualiser la distinction entre ce qui relève du signifié et ce qui relève du dénoté, distinction fondamentale sur laquelle E. Coseriu n’a cessé d’attirer l’attention. […] Sans la description de ces emplois [= les emplois des tiroirs verbaux], j’ai eu constamment recours à la notion de «norme», telle qu’elle a été définie par E. Coseriu» [avec renvoi à: E. Coseriu (1967) : Teoría del lenguaje y lingüística general. Cinco estudios, Madrid; il s’agit de la deuxième édition de ce recueil, dont la première édition parut en 1962].

37 Il s’agit du «Colloque international de Linguistique théorique et appliquée / Internatonaal Colloquium over theoretische en toegepaste Taalkunde»; le colloque comptait sept sections. Voir le rapport administratif (par L. De Man) dans Linguistica Antverpiensia 2 (1968), 10-17.

38 La première section du Colloque avait comme thème le problème de l’aspect verbal. Les intervenants dans la section étaient E. Buyssens, E. Coseriu, J. De Kock, K. Heger, G. Mounin, J. Roca-Pons et M. Wandruszka. La fonction de président de section incombait à J. Larochette.

39 En ce qui concerne l’intérêt que Joe Larochette portait, tout au long de sa carrière, aux questions d’aspect et d’aspectualité, cf. les publications suivantes: «Les aspects verbaux en espagnol ancien», a.c. [note 21], «Les aspects verbaux en espagnol moderne», a.c. [note 21], «L’imparfait et le passé simple», Linguistica Antverpiensia 3 (1969), 259-294 (reprise, avec quelques retouches, d’un article publié en 1945 dans Les Études classiques); «La déixis temporelle en français», a.c. [note 21]; «La notion d’aspect: le point de vue d’un africaniste», a.c. [note 21].

40 L’exposé eut lieu et Coseriu est intervenu à plusieurs reprises dans les discussions qui ont suivi les différents exposés dans la section; voir à ce propos le compte rendu de la section par L. Åkerstein, dans Linguistica Antverpiensia 2 (1968), 19-27, qui consiste essentiellement en la citation des échanges de vues (p. 20-27). Nous ne savons s’il reste des traces d’un texte envoyé préalablement à l’organisation par Coseriu. Les textes d’E. Buyssens («L’aspect en général et en anglais»), J. De Kock («Avoir et être, auxiliaires de quelques régisseurs intransitifs. Une explication ‘actancielle’»), K. Heger («Problèmes de l’analyse onomasiologique du temps verbal»), G. Mounin («Problèmes terminologiques de l’aspect»), J. Roca-Pons («El aspecto verbal en español») et M. Wandruszka («L’aspect verbal, problème de traduction») ont été publiés dans Linguistica Antverpiensia 2 (1968), respectivement pp. 63-70, 109-114, 229-250, 319-328, 385-399 et 459-476.

41 Cf. son étude sur l’aspect périphrastique en grec classique: «El aspecto verbal perifrástico en griego antiguo», dans Actas del III Congreso español de Estudios clásicos, Madrid, 1968, 93-116 (traduction allemande dans Glotta 53 (1975), 1-26.

42 E. Coseriu (1980) : «Aspect verbal ou aspects verbaux ? Quelques questions de théorie et de méthode», dans J. David – R. Martin (éds), La notion d’aspect, Metz, 11-23.

43 Cf. sa contribution, déjà mentionnée (cf. notes 21 et 39): «La notion d’aspect: le point de vue d’un africaniste».

44 Le Comité de rédaction de Linguistica Antverpiensia, dont le premier volume parut en 1967, comprenait: L. De Man, G. Degroote, A. Doppagne, M. Govaert et J. Larochette. Depuis 2002, la revue (Linguistica Antverpiensia, new series) s’est orientée vers les études traductologiques.

45 Linguistica Antverpiensia 24 (1990), 29-40.

46 Cf. le passage suivant: «Je sais que tu n’aimes pas beaucoup d’écrire, mais tu ferais tellement plaisir et tu rassurerais tout le monde, si tu leur envoyais un mot de confirmation».

47 Lettre dactylographiée sur papier à lettre (format A4), avec en-tête à gauche: «J. Larochette, Professeur à la Faculté de sciences économiques appliquées; Chargé de cours au Collège des pays en voie de développement et à l’Institut supérieur d’Interprètes et Traducteurs du Centre universitaire de l’État, à Anvers» [cf. supra, note 30], et en-tête à droite: «47, Rue des Pavots Bruxelles 3» [= l’adresse de domicile].

48 En néerlandais: «Rijksuniversitair Centrum Antwerpen» (RUCA).

49 Mot souligné en pointillé dans la lettre.

50 Mot souligné en pointillé dans la lettre.

51 Avec correction manuscrite d’une erreur typographique (prvu).

52 Avec correction manuscrite d’une erreur typographique (suejt).

53 À en juger par la deuxième et la troisième lettre de Larochette, Coseriu accepta de faire une conférence et une invitation officielle lui fut envoyée.

54 Lettre dactylographiée sur papier à lettre (format A4), avec les mêmes en-têtes que la lettre 1 (cf. supra, note 47).

55 Mot souligné dans l’original.

56 Nous avons mis en exposant la désinence du numéral ordinal (dans l’original dactylographié figure «Ier»).

57 Nous avons corrigé la forme «celà» de l’original dactylographié.

58 Lettre écrite à la main sur papier à lettre (format A4), avec les mêmes en-têtes que les lettres 1 et 2 (cf. supra, notes 47 et 54).

59 J. De Cort était le secrétaire du comité d’organisation du Colloque de linguistique théorique et appliquée.