Dumitru Cornel Vîlcu: Orizontul problematic al integralismului (Integralism şi fenomenologie vol. I ). Cluj-Napoca : Argonaut & Scriptor, 2010. 301 p.


Ayant comme point de départ la thèse de doctorat “Premise fenomenologice în teoria lingvistică integralistă. Componenta husserliană a gândirii lui Eugeniu Coşeriu » (Prémisses phénoménologiques dans la théorie linguistique intégraliste. La composante husserlienne de la pensée d’Eugenio Coseriu), soutenue le 17 février 2007 à l’Université Babes-Bolyai de Cluj-Napoca, les deux volumes de l’ouvrage « Integralism şi fenomenologie » (Intégralisme et phénoménologie) – dont seul le premier a pour l’instant été publié - se proposent d’analyser les soubassements phénoménologiques de la linguistique intégrale d’Eugenio Coseriu, mais aussi  de jeter les bases théoriques d’une « phénoménologie herméneutique » (p. 186), humboldtienne et cosérienne. Osant soulever des questions de théorie et d’épistémologie des sciences du langage (et au-delà des sciences de la culture), Dumitru Cornel Vîlcu se démarque ainsi du mainstream de la linguistique actuelle. En effet, peu de linguistes se posent aujourd’hui des questions de théorie du langage, enfermés qu’ils sont dans une conception de la scientificité calquée sur le modèle des sciences naturelles. Refusant de séparer linguistique, philosophie et anthropologie1, l’auteur affirme – dans une perspective husserlienne et cosérienne – l’impossibilité de principe d’une science purement empirique : « […] il ne saurait y avoir de naïveté intellectuelle plus grande que de croire pouvoir se passer d’un fondement théorique, d’espérer  se trouver, dans les sciences ( et d’autant plus dans les sciences de la culture !), devant les « choses mêmes », en les considérant (d’une manière purement objective, i.e. sans la participation de la subjectivité et de ses institutions) ‘telles qu’elles sont’ » (p. 8).

Le premier volume se propose de délimiter et de situer –dans une démarche fondationnelle- la phénoménologie husserlienne et la linguistique intégrale par rapport d’une part à la philosophie pré-ou post-husserlienne et d’autre part par rapport aux principaux paradigmes de la linguistique du XXème siècle (structuralisme, générativisme, pragmatique). C’est pour cela qu’on remonte ici  d’Aristote aux grands courants de la linguistique du XXème siècle  en passant par Descartes, Kant et Humboldt . La conviction forte affirmée de l’auteur est que la théorie du langage est intimement liée à son histoire. Non seulement le savoir du passé permet de mieux comprendre (la nouveauté de) Husserl et Coseriu, mais ce savoir reçoit en retour des valences nouvelles à la lumière de ce que les deux théories en ont fait: « Aristote, Descartes, Kant, Humboldt, Saussure, Chomsky, Peirce et tous les autres représentent le sol d’où et contre lequel Husserl et Coseriu ont extrait les essences de la phénoménologie transcendantale, respectivement de l’intégralisme linguistique. Certes, le sol ne saurait expliquer l’arbre ; mais sans celui-là celui-ci se renverse tout simplement. Ce qui plus est, dans l’arbre deviennent visibles les tendances qui dans le sol n’étaient que latentes ; ainsi, dans une sorte de compréhension à rebours, spécifique à la postmodernité, les antécesseurs deviennent lisibles par et après une lecture des successeurs » (p. 37).

Dumitru Cornel Vîlcu: Orizontul problematic al integralismului - 172 -

L’ouvrage est divisé en deux grandes parties. La première (ch. 1-4) retrace les filiations philosophiques de la pensée de Husserl et de Coseriu, alors que la seconde partie (ch. 5-7) discute les grands paradigmes linguistiques du 20ème siècle par rapport auxquels l’intégralisme s’est situé.  

Le premier chapitre (« Logos semantikos (Aristote) ») discute brièvement, en s’appuyant principalement sur une étude roumaine d’Eugen Munteanu (1991-92),  les idées aristotéliciennes reprises et mises à profit dans la pensée cosérienne: la nature processuelle du langage, l’explication du changement linguistique en recourant aux quatre causes aristotéliciennes (efficiente, matérielle, formelle et finale) mais avec une instance sur la prééminence de la cause finale dans tout ce qui relève de l’activité de l’homme en tant qu’être culturel, la tripartition des objets selon la configuration du rapport entre la forme et la substance, l’identification de l’origine de l’idée de l’arbitraire du signe dans le concept aristotélicien de katà synthéken, la définition du langage comme logόs semantikόs, la distinction entre signification et désignation. Il serait difficile de résumer ici l’ensemble de l’argumentation de l’auteur. Aussi n’insisterons-nous que sur trois interprétations qui nous semblent d’une grande importance pour la problématique traitée. La réanalyse de la dyade aristotélicienne2 enérgeia/dynamis « permettra à Eugenio Coseriu d’assumer un paradoxe fondamental, qui doit être pris en compte par toute science du langage qui souhaite réaliser le degré d’objectivité nécessaire (pour légitimer sa propre scientificité) : l’essence du langage est la créativité, individuelle et non-quantifiable, qui en raison de ces deux caractéristiques ne saurait constituer l’objet d’une science : l’objet de la linguistique sera, en revanche, la compétence, ensemble d’entités et de procédés appartenant à la cognition intuitive du sujet parlant, sur la base duquel il (re-)crée le langage chaque fois qu’il produit un nouvel acte linguistique » (p. 43). La tripartition des objets (naturels, mathématiques, formels) se trouve elle aussi aux fondements de la conception cosérienne sur le langage ; elle « représente pour l’intégralisme linguistique le point de départ épistémologique, moment réflexif  nécessaire, autosituation dans le champ général des sciences qui influencera  d’une manière décisive toutes les décisions ‘internes’, aussi bien théoriques que proprement applicatives, de cette doctrine linguistique » (p. 50). Enfin, la conception du langage comme logόs semantikόs et l’identification de la distinction entre signifié et désignation dans l’œuvre aristotélicienne est d’une importance majeure du point de vue phénoménologique et intégraliste. Le logόs semantikόs est précisément « un logόs qui, dans son activité d’orientation cognitive (et, nous le verrons après nous être familiarisés avec la phénoménologie, constitutive) vers le monde, passe obligatoirement par, ou plus exactement part obligatoirement des signifiés » (p. 57). Si les signifiés représentent des contenus intuitifs de la conscience, les désignés cosériens sont interprétés à l’aide des concepts phénoménologiques : « ils sont soit 1) des objets de la réalité auxquels on renvoie dans l’acte de parole, à l’aide des signifiés, soit 2) des objets projetés-comme-réels, par l’acte de parole, à l’aide des signifiés ; et, comme on le comprendra plus loin, ils sont en fait toujours avant tout la variante 2) mentionnée ci-dessus, c’est-à-dire des objets qui se trouvent, dans une « transcendance d’immanence intentionnelle », ‘au bout’ d’un acte de langage » (p. 55).

Le deuxième chapitre (« L’histoire d’un morceau de cire (René Descartes) ») explore le potentiel phénoménologique du cartésianisme : « […] tout d’abord, en nous racontant une histoire sur un morceau de cire, il nous a ouvert la possibilité de comprendre que les objets et le monde pourraient être maintenus en  existence et identité par une faculté du moi ; ensuite,

Dumitru Cornel Vîlcu: Orizontul problematic al integralismului - 173 -

en affirmant qu’il existe une manière de voir pour laquelle la différence entre une chèvre et une chimère s’efface (ou plus exactement : elle n’existe pas encore), le philosophe nous a rappelé (probablement, sans en avoir l’intention) le logos semantikos aristotélicien et a également ouvert la voie vers l’idée husserlienne d’objet intentionnel » (p. 82).  Mais Vîlcu décèle aussi dans certains textes cartésiens – notamment dans une lettre de 1646 au marquis de Newcastle - commentés part Chomsky dans son ouvrage Cartesian Linguistics, une manière de concevoir l’intersubjectivité différente de celle qu’élaborera Husserl dans ses Méditations cartésiennes, sans que cette intuition soit poussée jusqu’à son bout par le philosophe français.  Ainsi, en considérant que le langage est à la base de la capacité de l’homme de reconnaître l’esprit humain dans un autre corps, Descartes aurait entrevu une possibilité de concevoir la question de l’altérité d’une manière nettement supérieure à celle de Husserl pour qui la reconnaissance de l’altérité se fait sur la base d’un phénomène d’apprésentation corporelle : « […] en considérant la parole comme l’unique preuve incontestable de l’humanité des ‘autres ‘ hommes, il a anticipé l’une des mises fondamentales de cet ouvrage, à savoir l’esquisse d’une théorie de l’intersubjectivité qui, tout en restant phénoménologique, parte d’où Husserl n’a pas su partir : de l’altérité, considérée comme primaire, vers un ego qui ne subsiste et n’est…humain que corrélativement à celle-ci » (ibid.).

La grille de lecture phénoménologique est adoptée également dans le chapitre consacré à Kant (« Un monde renversé  (Immanuel Kant) »). Les caractéristiques du kantisme discutées par l’auteur et qui le rapproche de la phénoménologie sont : « hisser les objets singuliers au rang de principes ; intermédier de la sorte l’autoprésentation de la nature de la connaissance même ; reconnaître cette nature comme imagination productive […] » (p. 103). Par rapport à la linguistique intégrale enfin, deux aspects du kantisme sont retenus comme extrêmement utiles par l’auteur : d’une part, l’idée que tout ce qui existe l’est pour un sujet et celle de la subsomption d’un objet sous un concept ; d’autre part la différenciation nette entre un monde de la nature et un monde de la liberté (p. 105).

Mais ce renversement copernicien opéré par Kant est également le point de départ de la conception de Humboldt (ch. 3 « L’être de l’esprit est acte (Wilhelm von Humboldt) »). Adepte de la philosophie transcendantale, Humboldt va cependant au-delà de Kant et affirme l’autosuffisance de la faculté d’imagination. Si chez Kant celle-ci se trouve subordonnée à la fonction de schématisation a priori et aux concepts empiriques (universaux) et doit par conséquent « réintroduire dans la multiplicité réelle des sujets une image-commune-du-monde » (p. 110), pour Humboldt seule importe l’imagination productrice actuelle. Le rôle de l’imagination humboldtienne est donc la création du non-réel par un « anéantissement des données extrasubjectives, mais aussi la création d’une « consonance » affective, d’« enflammer l’imagination par l’imagination ». En effet, la création ne s’accomplit que lorsque l’image agit sur la réceptivité d’autrui, lorsque l’autre ajoute à l’imagination productrice du poète, sa propre imagination productrice. Dans les termes de la linguistique intégrale, cela veut dire qu’ :« à part l’activité cognitive du premier rapport sémiotique, dont le but est la projection de désignés et qui semble inclure comme un telos nécessaire la configuration d’un monde commun par les participants au dialogue, intervient ici l’idée de la possibilité d’un autre type de communauté : une communauté réellement originante, qui suppose la production de sens au-dessus et au-delà du problème même de la création du monde »(p. 112). C’est ce qui amène Humboldt à affirmer, en anticipant l’idée husserlienne d’intuition eidétique, que les objets du monde créé par l’art ne sont pas seulement des individus (p. 112-13).   Ainsi le résultat de la productivité artistique peut devenir à son tour le

Dumitru Cornel Vîlcu: Orizontul problematic al integralismului - 174 -

modèle de productions ultérieures. Le mécanisme de l’imagination poétique est d’autre part le modèle qu’il adoptera plus tard dans sa conception révolutionnaire sur le langage qui prolonge le dépassement du renversement kantien. En mettant l’accent sur l’aspect processuel (energeia, Tätigkeit) du langage, sur l’altérité comme composante indissociable du sujet, sur la primauté du langage par rapport à la connaissance du monde et à la pensée et sur l’historicité des contenus linguistiques offerts par la langue, Humboldt ouvre une troisième étape dans la philosophie ‘euroatlantique ‘ que l’auteur appelle « sémiotico-linguistique » (p. 136). La conception humboldtienne du langage préfigure en même temps une possible reconstruction de la phénoménologie car « rien ne serait plus utile à la phénoménologie que de passer par le filtre d’une linguistique (ou d’une sémiologie) triadique, énergétique et qui accentue l’origine (structurale-)idiomatique de toute activité cognitive – bref, par une théorie/analyse du langage d’inspiration humboldtienne » (p. 139).

Les trois derniers chapitres discutent les trois principaux courants de la linguistique du XXème siècle (le structuralisme, le générativisme et la pragmatique) en insistant sur leur relation avec la linguistique intégrale de Coseriu, dans la mesure où celle-ci a l’ambition d’assimiler la problématique que ces trois courants ont soulevée. Il ne s’agit pas certes d’une reprise telle quelle des acquis de ces courants, mais d’une assimilation polémique3. Rejetant les réductions et les partialisations inhérentes à ces trois paradigmes, Coseriu  reformule ab initio le problème du langage dans les termes de la fonction significative et de la trichotomie des plans du langage.  Ainsi la distinction cosérienne des trois plans du langage permet de récupérer les faits isolés par chacun de ces trois paradigmes en leur accordant une place de principe au niveau de l’objet d’étude « langage » (p. 141).  D’autre part, l’auteur interroge la possible contribution de ces théories à une reconstruction linguistique de la phénoménologie. Aussi n’est-il pas étonnant que les aspects de ces théories qui intéressent l’auteur soient justement ceux qui placent la linguistique dans le voisinage de la philosophie, à savoir le problème du rôle du langage dans la cognition et la communication et celui de la relation entre le lange et la représentabilité du monde et du sujet.

Le structuralisme (ch. 5 « Le structuralisme »), en insistant sur l’arbitraire du signe et la relativité du langage a permis l’étude de la langue de son propre point de vue, fournissant ainsi à la linguistique un point d’ancrage dans la dimension idiomatique. Tout en reconnaissance l’apport central de la linguistique de Saussure et du structuralisme, Coseriu propose une réinterprétation du structuralisme en prenant comme point de départ l’idée aristotélicienne et humboldtienne d’energeia et jetant ainsi les bases d’un structuralisme dynamique, conscient de ses limites, bref un structuralisme humboldtien (p. 178). En reconnaissant dans la langue le fondement foncier de l’historicité de l’homme et l’indépendance du signifié par rapport à l’objet (monde), le structuralisme  pourrait ainsi avoir une contribution majeure dans le reconstruction de la phénoménologie : « Un nouveau structuralisme, plus modéré et « fondé » dans ses prétentions, représente, donc, la voie possible  d’une rediscussion « linguistique » de la phénoménalité – et, par conséquent, de la science du déploiement/constitution de ce phénoménalité : de la phénoménologie» (p. 190).

La linguistique générative (chap. 6 «  La grammaire générative »), en raison de son cartésianisme linguistique, représente selon Vîlcu le courant le plus proche de la phénoménologie. Les deux théories partagent une incapacité de principe à comprendre le rôle

Dumitru Cornel Vîlcu: Orizontul problematic al integralismului - 175 -

joué par la « forme interne » de la langue. Cependant, par l’épochè transcendantale,  la phénoménologie de Husserl se place d’entrée de jeu dans un autre domaine que le générativisme de Chomsky. Ainsi, alors que l’antinaturalisme est la constante la plus importante de la pensée husserlienne, Chomsky assimile la linguistique à une science de la nature et accepte le conditionnement bio-physiologique de la faculté de langage  (p. 219). Si le générativisme se désintéresse totalement des contenus nonsyntaxiques du langage, la phénoménologie est, avant tout, une théorie de la signification, une science eidétique (p. 220). Le rapprochement entre les deux théories pourrait cependant se faire par l’intermédiaire de la linguistique intégrale en reconnaissant d’une part le rôle de tiers joué par la langue et d’autre part en concevant la dimension universelle du langage d’une manière finaliste et non plus causale : «  […] la dimension téléologique-universaliste du langage est celle de la projection, à travers chaque discours, d’objets/d’un monde intentionnels dans le sens phénoménologique du terme. Il n’y a aucun doute qu’il existe une dimension du langage qui dépasse la relativité des langues ; mais celle-ci ne se trouve pas « avant » elles ou « sous » elles dans le sens d’un système a priori d’engendrement, mais, justement, « au-delà »  et « au-dessus » d’elles, en tant que tâche de ce que Coseriu appelle le premier rapport sémiotique » (p. 222).

La pragmatique (chap. 6 « La pragmatique : le langage dans le paradigme actionnaliste »), s’intéressant au donné individuel de la cognition et de l’action est difficilement peut difficilement être rapproché aussi bien de la linguistique intégrale que de la phénoménologie, en raison de la naturalisation du sens qu’elle opère et de la confusion entre l’acte linguistique et l’action. La pragmatique intégrée, appartenant à la tradition sémiologique saussurienne et insistant sur le caractère éminemment non-représentatif du langage, échappe cependant à ce grief (p. 260). Le principal inconvénient de cette théorie réside dans sa vision dichotomique sur le langage (signification vs sens), vision qui se trouve à la source d’une confusion entre ce qui relève de l’activité de parler au plan universel et ce qui relève l’activité de parler au plan individuel du discours (p. 251).

Il est difficile de rendre compte d’un ouvrage  aussi dense que celui de Dumitru Cornel Vîlcu. En effet, la recherche de Dumitru Cornel Vîlcu représente beaucoup plus qu’une simple synthèse – fût-elle audacieuse et « intelligente » - de la pensée linguistique. Considérant ensemble la linguistique et la philosophie, elle  propose  une « remise en historicité » (Meschonnic) des problèmes du langage et une réflexion stimulante sur les possibilités d’édification d’une phénoménologie « linguistique ». Nous attendons avec impatience le second tome afin de pouvoir juger de la cohérence de l’ensemble.

 

 

 

Bibliographie

 

Borcila, Mircea (2002): Eugeniu Coseriu, fondator al lingvisticii ca ştiinţă a culturii, in: Un lingvist pentru secolul XXI, Chişinău, 31-39.

Bota, Cristian (2012) : Eugenio Coseriu et le potentiel épistémologique de l’energeia langagière, in : Energeia. Online Zeitschrift für Sprachwissenschaft, Sprachphilosophie und Sprachgeschichte, [en ligne] nr. IV, p. 32-48, http://www.romling.uni-tuebingen.de/energeia/zeitschrift/2012/eugenio-coseriu-et-le-potenciel-epistemologique.html

Coseriu, Eugenio (1980/2007): Interdisciplinarità e linguaggio, in: Il linguaggio e l’uomo attuale. Saggi di filosofia del linguaggio, Verona, Edizioni Fondazione Centro di Studi Capostrini, 243-268.

Munteanu, Eugen (1991-92) : Componenta aristotelica a gândirii lingvistice coşeriene, Analele Universităţii « Al. I. Cuza », Lingvistică, 73-81.



1 Coseriu (2007 : 244) insistait lui aussi  sur la relation nécessaire entre la linguistique et la philosophie : « Dans le cas de la linguistique il y a évidemment un rapport permanent avec la philosophie, autrement dit une interdisciplinarité générique permanente entre la linguistique, la philosophie du langage (philosophie de l’objet de la science) et l’épistémologie de la linguistique elle-même (philosophie de la science, en entendant par là aussi bien la constructions de théories linguistiques que la construction de modèles pour les diverses formes de la linguistique) » (traduction mienne)

2 Pour une discussion de la réinterprétation cosérienne de l’energeia aristotélicienne cf. Bota (2012 : 33sqq)

3 Borcilă (2002 : 36) insiste sur le fait que l’assimilation des recherches antérieures « ne représente pas une simple reprise de ces recherches dans leur esprit originaire, mais de leur réinterprétation en perspective intégrale ».