Christophe Gérard, Tübingen

Sur l’ identité de la poésie et du langage

Le texte « Langage et poésie », que nous reproduisons ici 1 , est issu d’un ensemble de notes manuscrites qu’E. Coseriu rédigea en préparation d’un cours de « Stylistique moderne romane » (Moderne romanische Stilforschung) dispensé entre novembre 1963 et mars 1964, à l’université de Tübingen. Il offre un bel aperçu de notes qui, minutieuses et rarement fragmentaires, comptent en tout plus d’une centaine de feuillets in octavo ainsi qu’une cinquantaine de fiches bristol. Cependant, lacune coutumière des archives, cette importante documentation ne couvre pas l’intégralité du cours, comme l’attestent les notes des élèves de l’époque. Aussi les premières séances du cours, qui pour l’essentiel semblent avoir consistées en un commentaire de la bibliographie générale (120 titres organisés en 10 sections), n’ont-elles pas ou peu laissé de traces manuscrites. Quoi qu’il en soit, ce cours n’ayant jamais été renouvelé par Coseriu et ces notes n’ayant pas connu d’avenir éditorial, l’intérêt de cette archive demeure aujourd’hui intact.

Au-delà de son importance pour la connaissance de l’œuvre cosérien, ce cours discute un vaste panorama d’approches (de Ch. Bally à A. Pagliaro, en passa nt par la stylistique italienne, l’école de Prague, le behaviourisme, l’école de Copenhague) 2 développant ainsi un point de vue original qu’il conviendrait d’apprécier relativement aux études stylistiques actuelles et, de manière générale, à la linguistique textuelle. Une présentation du cours mériterait, au moins, un long article. Nous nous bornerons à faire quelques observations liminaires sur « Langage et poésie  », texte choisi au motif que le problème de l’identité de la poésie et du langage constitue, selon Coseriu, le problème essentiel de la stylistique.

Chez Coseriu, ce thème de l’identification de la poésie au langage est directement hérité de l’esthétique linguistique de B. Croce, qui le reçoit à son tour de G. Vico (Scienza nuova, 1725) :

Langage et poésie sont pour Vico substantiellement identiques. Réfutant cette ‘commune erreur des grammairiens, qui disent que le parler de la prose est né avant, et celui du vers après’, il trouve ‘dans les origines de la poésie telles qu’on les a ici découvertes’, les ‘origines des langues, et l’origine des lettres’. [...] Il put réfuter l’autre commune erreur des grammairiens : ‘que le parler des prosateurs est propre, et impropre celui des poètes’. Les tropes poétiques, qui se rangent sous l’espèce des métonymies, lui apparurent ‘nés de la nature des premières nations, non du caprice d’hommes particuliers, habiles en poésie’ [...]. 3

Vico voyait alors dans la poésie un principe anthropologique, et ses conceptions, pour l’historien de l’esthétique que fut Croce, restèrent en la matière longtemps inégalées (cf. e.g. l’analogie du langage et de l’art chez W. von Humboldt). De fait, le cadre de pensée n’apparaît pas d´abord circonscrit aux problèmes spécifiques de la stylistique et, par exemple, chez Coseriu, la compréhension des références à Croce (sur des points aussi fondamentaux que l’identité entre intuition et expression 4 ou l’objectivation poétique) passe à l’évidence par la

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pensée esthétique, c’est-à-dire en particulier par la théorie crocéene de l’art, et sans doute aussi par la réflexion esthétique menée par Coseriu lui-même, qui est antérieure au cours de stylistique 5 .

De fait, on entendra en premier lieu par ‘poésie’ un art parmi d’autres (peinture, musique, architecture, etc.), en l’occurrence l’art du langage par excellence : « par poésie [Dichtung] je n’entends pas seulement la poésie [Poesie] dans un sens étroit mais plutôt la littérature comme art » 6 . Ce qui signifie d’une part que le terme de poésie ne renvoie à aucun « genre » littéraire (roman, nouvelle, etc.), d’autre part que si l’opposition classique entre poésie et prose paraît ici licite (discours littéraire vs. discours non-littéraire), ce n’est pas en tant que ligne de partage des seules productions littéraires (ex. poésie versifiée vs. prose poétique).

Il ne faut donc pas se représenter la poésie comme un usage linguistique singulier qui se distinguerait parmi d´autres usages linguistiques. Selon Coseriu, sa singularité ne procède d’aucun ‘écart’ mais, tout au contraire, c’est le langage quotidien qui réalise un écart par rapport au langage poétique. De fait, le terme de ‘poésie’ réfère bien plutôt, globalement, au mode par lequel le langage s’exprime ou s’accomplit dans sa plénitude, sans restrictions fonctionnelles a priori, à la différence par exemple de ce qu’on observe dans le langage quotidien, scientifique, religieux, etc 7 . C’est cette absence de restrictions fonctionnelles qui, pour Coseriu, est au fondement d’une identification de la poésie au langage : « Die Dichtung ist also Sprache ohne Einschränkungen – oder die Sprache als solche » (infra).

Cette autre définition de la poésie apparaît d’un degré d’abstraction plus grand que la première citée, centrée elle sur la littérature. Or, à première vue, les deux ne semblent pas s’accorder sur un point : dans la mesure où le langage poétique ne se voit appliquer aucune restriction fonctionnelle, ne devrait-il pas en même temps s’exprimer sans restriction de domaine d´usage ? En effet,

Auch bei den alltäglichen Formen des Ausdrucks kann ein aufmerksammer Beobachter sehen, wie entlang des lebendigen Strömens die Wörter fortwährend phantasievoll erneuert werden und erfunden werden und wie eine vieltönige Poesie aufblüht, ernst und erhaben, zart, anmutig und leise lächelnd 8 .

L´observation ordinaire de manifestations poétiques, au sens étymologique de l´adjectif – c´est-à-dire d´une créativité langagière – dans le langage quotidien, ne permettrait donc pas de lui attribuer un rapport exclusif à la littérature, alors même que cette dernière constitue sans nul doute la situation d´élection du langage poétique. Ce dernier renverrait ainsi à la fois à une situation discursive privilégiée et, au-delà, à un mode d´existence observable, en dehors de cette situation, par moments (ceux des néologismes quotidiens, par exemple). Laissons la discussion ouverte 9 pour finir sur un aspect majeur des thèses concernant l´identité de la poésie et du langage.

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Dans « Langage et poésie  », l´argumentation en faveur d´une telle identité est prolongée sur le plan philosophique (Aristote), notamment. Certains de ces arguments (la contestation de la stylistique de l´écart, la théorie de Croce) se retrouvent en partie exposés dans un article éponyme publié en 1970 10 . À la différence de « Langage et poésie  », cet article se termine par une proposition somme toute inattendue : « Malgré tout, l´identification du langage avec la poésie n´est pas acceptable, et cela parce que le langage n´est justement pas absolu » ; c´est-à-dire qu´il est en rapport avec autre chose. En effet, le langage présente une dimension inaliénable qui est celle de l´altérité du sujet, et s´il implique ainsi l´expérience intersubjective c´est parce qu´il est la condition même de la communication avec un autre (vs. de quelque chose), sans quoi toute interlocution concrète serait proprement impossible 11 .

Tournant de la réflexion, qui malgré les apparences n´a rien de contradictoire (voir l´article indiqué), ce déplacement de perspective au niveau des rapports intersubjectifs, et donc au niveau du texte, va conduire Coseriu à définir les tâches de la stylistique et son inclusion au sein d´une linguistique du texte. C´est ce qu´exposera l´argumentation des vingt dernières pages du cours intitulées « Die Lage der Stilistik », dont le dernier feuillet schématise la conception cosérienne du texte : 

                     

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Eugenio Coseriu

Sprache und Dichtung 12

– Die Stilistik von Pagliaro 13 , die wir in den letzten Stunden behandelt haben, legt uns nahe, das Problem der Identität zwischen Sprache und Dichtung zu erörtern, das in einer gewissen Hinsicht das prinzipielle Problem der Stilistik ist.

– Wir haben gesehen, daß die Stilistik – als Verständnis der Dichtung – nach Pagliaro einfach mit der vollständigen und genauen Erklärung der Bedeutung des Textes zusammenfällt. Die Dichtung ist also nichts anderes als Bedeutung, die durch die materiellen Zeichen der Sprache zum Ausdruck kommt, also objektiviert wird. Das ist aber auch die Sprache im Allgemeinen, also die Sprache als "langage“. Es scheint also, daß Sprache und Dichtung in einem gewissen Sinn zusammenfallen müssen. Andererseits aber, haben wir gesagt, daß die Methode der semantischen Analyse auch für andere Texte gleich ist, die an sich keine Dichtung sind, wie z. B. ein juristischer Text.

– Es scheint also, dass die Dichtung nichts anderes als Bedeutung, als bedeutende Sprache ist, daß aber nicht jede Bedeutung Dichtung ist. Das ist im übrigen die geläufige Meinung in Bezug auf die Dichtung, die als eine Art der Bedeutung oder der Sprache betrachtet wird. Und wir gebrauchen sogar sehr oft den Ausdruck ,,dichterische Sprache“, als ob die Dichtung Sprache mit einer besonderen Bestimmung wäre. Wenn wir aber diese Bestimmung abzugrenzen versuchen, stoßen wir auf einmal auf große Schwierigkeiten. Wir stellen nämlich fest, dass die anderen Arten der Bedeutung in der dichterischen enthalten sind, aber nicht umgekehrt. Ganz grob gesagt: Die Dichtung kann ,,praktische“ Bedeutung haben, aber die praktische Bedeutung ist keine Dichtung: die Dichtung kann philosophisch sein, aber die Philosophie ist keine Dichtung. – Auch materiell: alles darf in der Dichtung gebraucht werden (Archaismen usw.).

Es scheint aber, dass die Dichtung keine ,,Art“ der Bedeutung ist, sondern die Bedeutung an sich, ohne irgendeine Bestimmung, oder, wenn Sie wollen, mit all den möglichen Bestimmungen. Das Adjektiv ,,dichterisch“ wäre also keine besondere Bestimmung der Sprache, und der Ausdruck ,,dichterische Sprache“ wäre tautologisch. Das ist nämlich das Problem der möglichen wesentlichen Identität zwischen Sprache und Dichtung.

– Bei der Betrachtung der verschiedenen Richtungen der Stilistik, sind wir immer wieder zu diesem Problem gekommen. Besser gesagt, es geht eine Richtung in der Stilistik, die von Croce und Vossler, von der Identifizierung zwischen Sprache und Dichtung aus. Die anderen Richtungen kommen vielmehr auf einem Umweg zu diesem Problem. Tatsächlich, wenn man alle Schlußfolgerungen jeder Fragestellung ganz konsequent zieht, erscheint diese Identifizierung immer wieder als rationell unvermeidbar.

So z. B. kann eine Fragestellung wie die von Bally und Marouzeau mit dieser Identifizierung gar nichts zu tun zu haben. Bei dieser Fragestellung finden wir anscheinend eine objektive Sprache einerseits und eine subjektive Sprache andererseits, oder eine obligatorische Sprache einerseits und eine fakultative Sprache andererseits. Und diese beiden Stilistiken widmen sich der Feststellung und Untersuchung des Subjektiven bzw. des Fakultativen in der Sprache.

Dann aber, stellen wir fest, daß diese Unterscheidungen nicht die konkrete Sprache betreffen, sondern die Sprache als Möglichkeit, als technische Tradition des Sprechens und, was Bally anbetrifft, daß das "Objektive“ in der konkreten Rede, im konkreten Text, ein

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Aspekt der Subjektivität sein kann; was Marouzeau anbetrifft, daß die Wahl im Text im ganzen motiviert, d. h. obligatorisch ist, dass man gerade dasselbe nicht anders sagen kann.

Man stellt also fest, daß jede Rede zugleich objektiv und subjektiv ist – und wenn man die Dichtung als die absolute Subjektivität definiert oder als "objektivierte Subjektivität“ – sieht man schon, daß das Problem der Abgrenzung zwischen "Rede“ und "Dichtung“ unvermeidbar ist. Andererseits stellt man fest, daß die sprachliche Wahl frei ist, das aber die getroffene Wahl völlig motiviert und daher nicht mehr frei, nicht mehr veränderlich ist. Aber damit kommen wir zur Definition der Dichtung als objektivierter Freiheit und als unveränderlichen Textes. Einerseits kann das Subjekt innerhalb der Sprache das wählen, was seinen Ausdrucksabsichten entspricht; andererseits aber enthält die objektivierte Freiheit ihr eigenes Gesetz und darf nicht geändert werden.

Anders gesagt: wenn wir auf dem abstrakten Gebiet der Möglichkeiten bleiben, drängt sich uns das Problem Sprache-Dichtung nicht auf. Wir können die Sprache als Sprachtechnik, als Gefüge von sprachlichen Verfahren unabhängig von der Dichtung analysieren. Wenn wir aber die realisierten Möglichkeiten untersuchen wollen, dann stehen wir auf einmal vor dem Problem Sprache-Dichtung.

– Bei dem russischen Formalismus und bei der Prager Schule, die die Sprache schon konkret betrachten, als Rede, haben wir den Begriff der ,, Entautomatisierung“ gesehen, und wir haben gesehen, daß die „Entautomatisierung“ das Charakteristikum der Dichtung sein sollte. Wenn wir aber den Begriff der „Entautomatisierung“ näher zu bestimmen versuchen, dann stellen wir fest, daß das gar nicht einfach ist. Es gibt zwar Verfahren der Entautomatisierung aber die Entautomatisierung selbst ist kein Verfahren, und sie ist in dem Sinne unbestimmt, daß sie nicht etwas Positives, sondern etwas Negatives ist: die Aufhebung einer Einschränkung.

Bei allen anderen Verwendungen der Sprache ist die Sprache mehr oder weniger ,,automatisiert“, d. h. eingeschränkt: etwas ist augenblicklich nicht funktionell, eine mögliche Funktion bleibt unrealisiert. In der Dichtung dagegen, werden diese Einschränkungen aufgehoben und diese eingesperrten Funktionen freigelassen. Diese Funktionen aber gehören zur Sprache als solcher und sie werden bloß in anderen Verwendungen nicht realisiert. Da eine Verwendung also eine Einschränkung ist, ist die Dichtung keine ,,Verwendung“, da hier die Einschränkungen prinzipiell aufgehoben werden. Die Dichtung ist vielmehr die Lage in welcher die Sprache als Sprache im ganzen, ohne Einschränkungen erscheint. Die Dichtung ist also Sprache ohne Einschränkungen – oder die Sprache als solche.

– Oder, wie ich in meiner Formulierung sage, die Dichtung ist die volle Funktionalität der Sprache, die voll-funktionierende Sprache. Das heißt – jede Verwendung der Sprache ist Sprache minus etwas – (minus Subjekt, Hörer, Sache – das Materielle des Zeichens usw.) Die Dichtung aber ist nicht Sprache minus etwas, sondern nur minus Einschränkungen - Auch nicht Sprache plus etwas (plus eine Bestimmung, die eine Einschränkung bedeutet).

Die dichterische Sprache ist also nicht ein offizieller Gebrauch der Sprache – und sie entsteht nicht durch eine Deviation der Sprache vom üblichen Gebrauch. Vielmehr ist jeder Sprachgebrauch, einschließlich des alltäglichen, eine Deviation, ein Verzicht auf gewisse Möglichkeiten der Sprache. Jeder Sprachgebrauch entsteht sozusagen durch eine Reduzierung der dichterischen Sprache, ist reduzierte Sprache.

Jakobson – eine Funktion der Sprache (wie bei der Prager Schule). Aber eine ganz besondere, die mit den anderen nicht koordinierbar ist: die Sprache, in welcher der Text als Text (d.h. als Sprache) interessiert, anders gesagt, die Sprache als Sprache.

Daher können wir jeden Text als Dichtung betrachten – wenn wir den Text an sich und für sich betrachten.

– Kopenhagener Schule – Denotatives und konnotatives Zeichen. Aber das Denotative und das Konnotative sind nicht koordinierbar.

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Nicht so:

Sondern so:


Das Konnotative schließt das Denotative ein, aber nicht umgekehrt.

In den viel komplizierteren Schemen von Sv. Johansen erscheint immer das übliche Zeichen im Ganzen - innerhalb eines umfassenderen Zeichens.

Man nennt zwar "Sprache“ das Denotative, aber ohne Grund, da die Sprache auch konnotativ ist.

Die konnotative Sprache enthält also die Denotative – diese ist eine Art jener, nicht umgekehrt.

– Auch für den Laien. Für den Laien ist es klar, daß die Dichtung nicht dasselbe wie die Sprache ist. Wie kann man das nur verwechseln?

Sprache ist Sprache und Dichtung ist Dichtung. Wenn wir aber die Sache näher betrachten. Was ist der Unterschied? Dichten ist schön – Sprache ist nicht schön.

Was bedeutet schön? Gut gesagt ist das, das nicht anders gesagt werden kann, das, das so gesagt ist, wie es gesagt werden muß, also gute Sprache ist Sprache im eigentlichen Sinne usw.

– So kommen die Fachleute gerade zum Problem.

– Schon bei Plato, wenn auch indirekt. Ion :

- Sprechen über etwas / gut in Bezug auf etwas.

- Sprechen als solches (nicht in Bezug auf etwas, nicht relativ). Negative Lösung aber
              mit einer positiven Seite.

Klarer bei Aristoteles:

Definition der Sprache – logos semantikos

Logos = menschlicher, absichtlicher, finalistischer Ausdruck

Semantikos = bedeutend

[negativ – weder wahr noch nicht wahr, weder Existenz noch Nicht- Existenz ]

Apophantikós (Aussage)

Ata nun o logos semantikos............................

 

Das Gebet „in der Poetik“ –

................

- Wir haben gesehen, dass die verschiedenen Stilistiken zur Identifizierung zwischen [sc. von] Sprache und Dichtung führen, oder zumindest zum Problem dieser Identifizierung. Das ist gerade ein empirischer Weg zwischen der vermutlichen Identität von Sprache und Dichtung:

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jede Stilistik muß an einem gewissen Punkt ihrer Entwicklung oder ihrer Schlußfolgerungen dieses Problem lösen, entweder im positiven oder im negativen Sinne.

Auch auf anderen Wegen kann man zu dem selben selben Problem kommen (oder man ist dazu gezwungen). So z.B. wenn man die Möglichkeiten der Sprache feststellt, wenn man die Funktionen des sprachlichen Zeichens einfach aufzählt 14 – Man kommt dann bald zum Schluß, dass diese Möglichkeiten in ihrem ganzen Umfang in der Dichtung realisiert werden, daß also die verschiedenen “Verwendungen“ der Sprache die eine oder die andere Möglichkeit der Sprache im Allgemeinen verwirklichen, daß aber die Dichtung alle Möglichkeiten der Sprache verwirklicht (das bedeutet übrigens nicht, dass jedes Gedicht alle Möglichkeiten der Sprache verwirklicht, sondern nur, daß es für die Dichtung keine allgemeine Einschränkung in dieser Hinsicht gibt: jede Möglichkeit der Sprache kann prinzipiell in der Dichtung in Erscheinung treten). Und wir haben gesehen, daß eine Stilistik, die im Grunde mit der funktionellen Analyse des sprachlichen Zeichens zusammenfällt, wie die der Kopenhagener Schule, gerade zur Identität Sprache-Dichtung gelangt, wenn auch nicht ausdrücklich, und wenn auch auf dem Weg, der von der reduzierten Sprache zur nicht reduzierten führt, also vom sogenannten “denotativen“ Zeichen zum “konnotativen“.

– Ein Anzeichen der vermutlichen Identität zwischen Sprache und Dichtung ist außerdem die ganz besondere Schwierigkeit der Stilistik der Wahl im Falle gerade der sehr großen Dichter, wie Homer, Dante, Shakespeare oder Goethe. In solchen Fällen, stellt man fest, daß von keiner “Wahl“ im eigentlichen Sinn die Rede sein kann, da die Sprache dieser Dichter mit der betreffenden historischen Sprache zusammenfällt, und zwar nicht nur aus dem Grunde, daß diese Schriftsteller dazu beigetragen haben, die betreffenden Sprachen zu fixieren. Man kann nämlich dieselbe Schwierigkeit auch bei Schriftstellern feststellen, die eine schon fixierte Sprache schreiben. Ich nehme z. B. an, dass es sehr schwer, wenn nicht unmöglich wäre, die Prosa von Thomas Mann mittels einer Stilistik der Wahl zu charakterisieren: man würde wahrscheinlich feststellen, dass Th. Mann einfach “deutsch“ schreibt. Man kann freilich auch bei solchen Dichtern gewisse beliebte Verfahren finden, aber nicht Verfahren, die mit einer Wahl zusammenfallen (vielmehr Verfahren, die die realisierte Sprache jenseits der schon existierenden Norm erweitern, also eine Anwendung des Systems jenseits der Grenzen der Norm, eine Sprachschöpfung, die mit den Möglichkeiten der betreffenden Sprache übereinstimmt).

- Und noch immer dieselbe Identität finden wir auch in den historischen Sprachen selbst intuitiv ausgedrückt. Im Griechischen bedeutet das Wort επος “Wort“ und “Gedicht“ zugleich. Im Spanischen finden wir „dezir“ (altsp.) für “Gedicht“ – im Deutschen Sage für das absolut Gesagte, für etwas was als Sagen entsteht und traditionell wird. Im Rumänischen bedeutet a zice“sagen“ und zugleich “singen, dichten“.

- Wir haben es deshalb für ratsam gehalten, uns der Problematik der Identifizierung zwischen Sprache und Dichtung auch theoretisch bewußt zu werden. Wir haben schon gesehen, dass die platonische Fragestellung in bezug auf die Dichtung auch zu einer Auffassung der Dichtung als eines absoluten Sagens führen kann, dass aber diese Auffassung erst in der italienischen Renaissance auf Grund der platonische Fragestellung entwickelt wurde. Man findet sie nämlich bei Girolamo Fracastoro, in seinem Dialog Naugerius sive de poëtica. Diese Auffassung kehrt im Übrigen immer wieder bei ganz verschiedenen Denkern, und zwar bei den wichtigsten Vertretern der Sprachphilosophie – so z.B. bei G. B. Vico, bei Herder, Hegel, Humboldt, Croce,Heidegger.

– Die klarste und zugleich die am besten begründete Identifizierung zwischen Sprache und Dichtung scheint mir die von B. Croce zu sein. Ich hab mir deshalb vorgenommen, gerade diese theoretische Identifizierung, die wir schon erwähnt haben, hier etwas näher darzulegen, um ihnen zu zeigen, was man eigentlich unter dieser Identifizierung versteht. Und für die Darlegung dieser Identifizierung brauchten wir zunächst eine

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Darlegung der aristotelischen Grundlagen dieser Theorie von Croce.

–Wie schon gesagt, stellt Aristoteles nicht eigentlich die Frage der Identität zwischen Sprache und Dichtung. Sein Problem, in Perí hermeneias ist vielmehr ein anderes: das der Abgrenzung einer gewissen Art der Sprache, der Sprache im logischen oder wissenschaftlichen Gebrauch, also der aussagenden Sprache, die von Aristoteles logos apophantikós genannt wird. Es handelt sich um die Sprache als logischen Satz, als Behauptung oder Verneinung. Aber um diese besondere Verwendung der Sprache abzugrenzen und zu charakterisieren, charakterisiert Aristoteles die Sprache im Allgemeinen.

Aristoteles definiert wie gesagt die Sprache als logos semantikos. “logos“ bedeutet für Aristoteles in diesem Zusammenhang “menschlicher intentioneller, d. h. freier Ausdruck“. Das ist besonders wichtig und wird von Aristoteles auch besonders klar betont – daß die Sprache intentionell frei ist. Er sagt nämlich, daß die Sprache nicht Bezeichnung der Sachen ist, sondern Ausdruck des Bewusstseins des Menschen: estí dè tà en tê phonê tōn en tê psychê sýmbola – das Materielle der Stimme ist also Symbol der “Leidenschaften der Seele“, des Inhalts des Bewußtseins. Und semantikós ist einfach ‘bedeutend’: Dadurch stellt Aristoteles das Verhältnis fest, das wir mit modernen Fachausdrücken das Verhältnis zwischen signifiant und signifié nennen, also die Tatsache daß “Stimme“ (materielles Zeichen) und “Inhalt des Bewußtseins“ (Bedeutung) eine Einheit darstellen.

„Semantikós“ aber schließt zugleich völlige Unbestimmtheit ein gegenüber der Wahrheit und der Existenz der bezeichneten Dinge. Die Sprache ist nämlich gegenüber der Feststellung der Wahrheit und der Existenz etwas Vorhergehenden, aber Sprache an sich ist gleichgültig gegenüber der Trennung zwischen Wahrheit und Nicht-Wahrheit, Existenz und Nicht-Existenz. So ist tragélaphos ein Wort, es ist “Sprache“ aber es ist weder wahr noch falsch und es schließt nicht ein, daß der tragélaphos existiert oder nicht existiert. Die Sprache als solche stellt eine Möglichkeit dar und ist keine Feststellung einer äußeren Realität. Die Sprache als Darstellung ist also weder wahr noch falsch – Erst die Sprache als Aussage, als Behauptung oder Verneinung über die Dinge enthält die Wahrheit und das Falsche. Nicht z. B. das Wort tragélaphos , sondern der Satz “Der tragélaphos existiert“ oder “Der tragélaphos existiert nicht“.

Es scheint, daß Aristoteles hier von den isolierten Wörtern spricht. Er sagt aber weiter, daß auch die Sprache als Rede keine Aussage sein kann, und führt in diesem Zusammenhang das Beispiel des Gebets, das weder wahr noch falsch ist an: he eukhé lógos men all´oúte alethés oúte pseudês. Und er schreibt daß, das Gebet vielmehr in der Rhetorik oder in der Poetik untersucht werden müßte. Da die Rhetorik und die Poetik offensichtlich die Sprache als praktisches Instrument bzw. die Sprache als dichterische Sprache untersuchen, dürfen wir das folgende Schema vorschlagen:

Die Frage ist nun, ob der logos poietikós wirklich Sprache plus Bestimmung ist. Die Denker, die Sprache und Dichtung identifizieren, nehmen nämlich an, daß poietikós gleich semantikós ist, daß also dichterisch und semantisch, Dichtung und Bedeutung gleich sind.

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Aristoteles löst dieses Problem nicht – er läßt es stehen. Aber man darf vielleicht annehmen, daß auch er an eine Identifizierung gedacht hat, da er die Untersuchung der Sprache als solcher der Poetik zugeschrieben hat, und da er gerade in der Poetik die Sprache, sogar in grammatischer Hinsicht, behandelt.

____

 

Croce nimmt nun an, daß gerade das Dichterische und das Semantische gleich sind.

Vorbemerkungen:

– Das Subjekt von Croce ist das universelle Subjekt, der Geist als Subjekt, die theoretische Tätigkeit als solche und nicht das empirische Individuum

– es handelt sich um die Sprache als theoretische Tätigkeit, nicht als praktische Tätigkeit, die Sprache an sich = Dichtung und nicht jeder Satz = Gedicht (Nicht z. B. wenn ein Kind „ich will Wasser haben“ sagt).


Negative Bestimmung

Die Dichtung kann nicht von der Sprache unterschieden werden

a) auch die Dichtung ist freie, intentionelle Ausdruckstätigkeit. Objektivierung des Inhalt des Bewusßtseins

b) Auch die Dichtung ist unmittelbare Objektivierung (Intuition = Expression) und als solche ist sie gleichgültig gegenüber der Unterscheidung zwischen Wahrheit und Falschheit zwischen Existenz und Inexistenz.

Die Dichtung ist nämlich keine Behauptung über äußere Dinge – ihr Objekt ist ein innerliches, es bleibt in der Dichtung selbst, so wie die Bedeutung in der Sprache. Die Dichtung stellt eine Realität dar, und an sich spricht sie über keine Realität, und in diesem Sinne ist sie keine Aussage und daher weder wahrhaft noch falsch. Das, was man “Wahrheit“ der Dichtung nennt ist “Wahrheit“ ihrer eigenen Bedeutung, die Wahrheit der Sachen selbst und nicht die der Aussage über die Sachen.

So auch ist die Dichtung gleichgültig gegenüber der Trennung zwischen Existenz und Inexistenz, und sie ist kein Beweis der Existenz. Die Gestalten eines Romans können historisch oder nicht-historisch sein – oder zum Teil historisch und zum Teil nicht historisch – aber als Gestalten sind sie alle gleich, genau so wie in der Sprache Pferd und tragélaphos Wörter derselben Art sind, obwohl der Gegenstand „Pferd“ exisitert und der Gegenstand „tragélaphos“ nicht existiert. Als sprachliche Darstellungen sind sie gleich.


Positive Bestimung:

Auch die Dichtung ist Objektivierung des Universellen im Individuellen (im Gedicht, im Roman – wo eine universelle Möglichkeit konkret gemacht wird – genau so, wie eine universelle Intuition des Seins im individuellen Wort ausgedrückt wird.

Die beiden Geschichten, die praktische und die ideelle

Genau so wie im Falle einer Kopie das Original gemeint wird, auch im Falle eines Wortes.

Und so wie jede Kopie eventuell noch weitere Schöpfung enthält, kann auch die Wiederholung eines Wortes neue Schöpfung (neue Bedeutung) enthalten.

– Der Akt der Wortschöpfung (also der Festsetzung der Bedeutung, des Verhältnisses signifiantsignifié) ist ein Akt dichterischer Natur, ein Akt wie die Dichtung. Der Unterschied ist ein quantitativer: zwischen Dante und dem Schöpfer einer Bedeutung etwas so wie zwischen dem Meer und einem Tropfen Wasser: aber das Wesen ist dasselbe. 126 ]

– Die absolute Sprache ist gleich Dichtung. Die Sprache hat aber auch die Möglichkeit, aus ihrer Absolutheit herauszutreten, also sich auf Dinge zu beziehen – die Dichtung ist hingegen immer absolut, immer an sich, immer eine Welt für sich selbst.

– Jeder Text als absolute Sprache ist Dichtung, aber der Text als Sprache kann auch als nicht absolut betrachtet werden.

Die Differenz zwischen Stilistik und Analyse der Texte beruht auf diesen Unterschied.




1 J’ai plaisir à remercier Jörn Albrecht ainsi que Reinhard Meisterfeld sans qui la transcription du manuscrit n’aurait pu aboutir aussi vite.

2 Les travaux de Marouzeau, Spitzer, Sebök ou d’Amado Alonso firent quant à eux l’objet d´un séminaire parallèle intitulé Stilistische Interpretation moderner romanischer Prosawerke. Les compte-rendus de séance sont tous conservés et permettent à bon droit d’envisager, grâce aussi aux notes des élèves, l’édition d’un ouvrage de stylistique «cosérienne», dont les modalités restent à définir.

3 Croce B., 1904, Esthétique comme science de l'expression et linguistique générale, Paris, V. Giard et E. Brière, p. 222-223.

4 Que Croce développe dans la première partie de son Esthétique.

5 Voir le manuscrit «Estética» de 1956, classé en A-XXIII dans les archives Coseriu.

6 Coseriu 1994, Textlinguistik, Eine Einführung, UTB, Tübingen et Bâle, Francke, p. 148.

7 Par exemple : «Eine so einfache Relation wie die ‘innere Motivation’ des Zeichens, die wir am Beispiel von chauve-souris,Fledermaus, vespertilio usw. diskutiert haben, ist am sich immer gegeben, sie wird jedoch im alltäglichen oder im wissenschaftlichen Sprachgebrauch aufgehoben» Ibid. p. 147.

8 Croce, 1970, Die Dichtung, p. 19.

9 Pour alimenter cette discussion, on pourrait notamment chercher à savoir ce qu´il en est chez Coseriu de la séparation crocéenne de la littérature (qui comprend tout le non-poétique) et de la poésie, ou encore du triplet crocéen poésie (véritable) / non-poésie / anti-poésie (le laid en poésie), où la poésie doit nécessairement dépasser en qualité la simple «belle œuvre»: «die Reden des Demosthenes, die Geschichteswerke des Tacitus und Machiavelli, die Essays Montaignes […] die Episteln, Sermones und Oden des Horaz, die scherzhaften, satirischen und erzieherischen Komödien des Aristophanes […] all das sind recht schöne Werke, man kann sie aber doch nicht eigentlich als Dichtung ansprechen, wenn […] in ihnen nicht die ‘divina malinconia’ herrscht.» ( Croce, 1970, Die Dichtung, Niemeyer Verlag, Tübingen, p. 50).

10 Coseriu 1971, «Thesen zum Thema ‘Sprache und Dichtung’ », in W.-D. Stempel Ed, Beiträge zur Textlinguistik, Munich, p. 183-188. Cet article saurait être considéré comme la version achevée de «Langage et poésie», pour des raisons que nous n´exposons pas ici.

11 Voir sur ce point Coseriu 2001, «L’homme et son langage», L’homme et son langage, Peeters, « Bibliothèque de l’Information Grammaticale », p. 28-29.

12 [Séance du 21 février 1964. ]

13[Voir «‘My’ Pagliaro», 1994, in T. De Mauro u. L. Formigari, Eds.,Italian Studies in Linguistic Historiography, Münster, p. 39-44].

14[Pour le détail de ces fonctions voir Coseriu 1971.]